Le Bureau des légendes ou BDL, célèbre série française en 50 épisodes, continue de vivre au travers de jeux. Vivre « sous légende » mais seulement quelques minutes, c’est possible en jouant !
En version jeu de société
Présenté comme un jeu de rôle de communication, immersif et coopératif, « Le bureau des légendes : dans la peau d’un espion » pourra séduire les fans de la production Canal+. Illustré et co-conçu par Maël MAGAT, de Sculpteurs de Rêves, le jeu nous met dans la peau d’un fameux « clandé ». Loin de Roger Moore ou de Daniel Craig, on réalise vite que le métier d’agent de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) n’a pas grand chose à voir avec 007. Ici, il est question de recruter des informateurs et de « tenir sa légende face à des interrogatoires ». C’est de cette expression qu’est née la meilleure mécanique du jeu : l’interrogatoire.
Chaque joueur/euse commence par choisir sa légende, parmi six proposées dans la boîte. En faisant cela, on s’approprie un passeport. Ce dernier est un élément majeur du jeu puisque les interrogatoires seront basés dessus. Vous voyez peut-être déjà le principe : la légende prend deux minutes en début de partie pour mémoriser son passeport, sa fausse identité. Et lorsqu’elle est confrontée à un interrogatoire, le joueur qui l’interroge récupère son passeport et vérifie la véracité des réponses. L’interrogatoire est donc un aléa à traverser pour toute légende devant faire face à des questions comme : « Quel est le nom jeune fille de votre mère ? » ou encore « Quelle est l’adresse exacte de vos bureaux ? ». La mécanique mémorielle est donc essentielle dans cette expérience où chacun devra prendre part à un jeu de rôle « au cœur du plus secret des services secrets ».
Réussir un interrogatoire permet donc de recruter divers informateurs, et ceux-ci donnent des points utiles à l’accomplissement des objectifs chiffrés fixés par le jeu. Si ces derniers n’ont pas de réel intérêt scénaristique, le jeu est vendu avec cinq missions narratives qu’il est conseillé de réaliser une fois les mécaniques ludiques de base bien maîtrisées. Si la promesse avait de quoi séduire, pouvant renouveler l’intérêt du jeu, il s’avère que cette surcouche narrative est parfois trop impersonnelle au risque de plonger inutilement le joueur dans un flot de lecture qui vient s’entrechoquer avec son expérience de jeu. Un problème de rythme survient lorsqu’on intègre les cartes missions au jeu de base, nous ne vous conseillons donc pas ce mode de jeu narratif.
Finalement, on retiendra surtout du jeu « Le bureau des légendes : dans la peau d’un espion », la mécanique d’interrogatoire, c’est là que réside l’originalité et la force du titre ; lorsque notre légende est mise à mal par un coéquipier qui nous place quelques secondes dans la position de suspect, on incarne réellement un agent de la DGSE sur le fil de sa fausse identité ! Au moindre faux pas, on peut échouer, perdre des points, voire même faire perdre toute l’équipe si nous cumulons les impairs… En cela, le jeu est immersif et réaliste.
Les choix visuels sont en accord avec l’ambiance de la série, et le plateau de jeu est bien pensé, pour représenter le temps qui passe ainsi que le ciblage des informateurs aux noms amusants et référencés (Popeye, Raiponce et bien d’autres). Pour autant, nous restons sur notre faim… La version de base du jeu est intéressante et suffisante lors des deux ou trois premières parties mais elle peut devenir répétitive : on ne fait que recruter des informateurs (en passant par la case interrogatoire, ou non, si nos moyens de pressions nous permettent d’éviter tout aléa) qui font monter le score de l’équipe constituée de 2 à 4 joueur.se.s.
Nous attendions un peu plus de la partie narrative du jeu et de ses cinq missions validées par la DGSE et les créateurs de la série TV. Nous avons tout de même apprécié les cartes « guide de l’espion » qui prodiguent des conseils sécurité, basés sur les règles d’or des services secrets. Désormais, nous mettrons nos fichiers dans des dossiers protégés par un mot de passe, par exemple. Ces cartes extradiégétiques ont donc leur place et instaurent un dialogue assez malin et pédagogique avec les joueur.se.s.
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En version escape game
Si vous avez envie de monter d’un cran votre immersion dans la série Le bureau des légendes, l’escape du même nom va vous ravir. L’aventure commence dès le point de rendez-vous. Situé dans un lieu secret de 300m² au cœur de Paris, cet escape game immersif se joue par équipe de 3 à 6 joueurs et reprend l’univers intégral de la série Le Bureau des Légendes.
En effet, les décors ont été conçus avec les véritables décorateurs de la série et meublés avec des éléments du plateau de tournage. L’immersion est ainsi optimale. Mais ce qui nous plonge réellement dans cette vie d’agents dits clandestins, ce sont les comédiens. Notre premier contact a été « brutal » mais tellement immersif. L’une de nos co-équipières avait du retard ; exactement ce qu’il ne fallait pas faire ! En effet, on sonne à cette porte mystérieuse. Ici, pas de boutique qui vous indique que c’est un escape game, pas de logo, pas de baseline… Rien. On est un peu perdu.e.s, face à un interphone, sans indication. On sonne. Une voix autoritaire. « Vous êtes tous là ! » …… « Euh, non ». Et ça raccroche ! On resonne. Même question. Le dialogue n’est pas commercial. Avant même de franchir cette porte, vous devez déjà être des agents secrets. C’est ce qu’on vous demande.
Finalement, on arrive à rentrer sans être au complet, en flippant un peu pour notre camarade. On nous dit que ça va aller. Mais le ton n’est pas rassurant. En tout cas, à ce moment, c’est parti. On est dedans, équipés.
L’ambiance est pesante mais c’est ce qu’on veut : du suspense, des regards intrigants, du doute, du challenge, du secret…
Cette expérience réunit certainement le meilleur de l’escape game, du théâtre immersif et du role play. Cela tient sans doute aux scénarios qui ont été entièrement validés par la DGSE et par les scénaristes du Bureau des Légendes.