Des images d’Alep en ruine, des données géopolitiques, des vidéos et surtout des choix à faire ! Et ça, c’est la vie de millions de Syriens, concentrée dans un jeu parfaitement intelligent, qui fait partie des initiatives « Games for change » mais qui nous montre un peu plus que ce sont peut-être les gouvernements européens qui jouent le plus avec la vie des gens.
Il existe des équations difficiles à résoudre. D’un côté, nos dirigeants cherchent à rendre plus difficile l’accès des réfugiés en Europe. De l’autre, les personnes fuyant les conflits sont de plus en plus nombreuses. C’est un peu l’image de l’entonnoir : pour passer d’un côté à l’autre, il faut faire des choix difficiles, dramatiques parfois inhumains. Et nous, tranquillement dans notre canapé, on joue à « The refugee challenge: can you break into Fortress Europe? », ce jeu développé par The Guardian, pour se frotter un peu plus à cette réalité. Cela peut paraître aberrant mais il y a parfois du bon à se faire du mal !
Le postulat de départ est clair : « Vous avez 28 ans, vous êtes une femme, vous avez deux enfants de 8 et 10 ans, votre mari est mort dans cette guerre, tous les jours vous entendez les bombardements et les annonces qui suivent – des centaines et des centaines de morts. Vous devez quitter la Syrie mais comment faire ? »
Ce postulat n’est pas tiré de l’imaginaire d’un scénariste de jeux vidéo, c’est la réalité. Et les choix qui suivent, ont de vraies conséquences, comme quitter ses racines, pouvoir travailler ou non, priver ses enfants d’éducation, être séparée d’eux, prendre des risques, se ruiner ou mourir.
L’Europe, la Turquie ? Attendre ou agir ? Avoir des chances d’obtenir l’asile ou rester dans un camp ?
Ce jeu est une leçon d’histoire, de géopolitique…et surtout une leçon de vie ! Avis à ceux qui disent sur un coin de table entre deux bouchées de dinde aux marrons – « Ils ne sont pas très courageux de quitter leur pays », « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde », ou d’autres diarrhées verbales, mettez-vous à la place des Syriens en testant cette initiative du Guardian, ça devrait leur faire l’effet d’un Smecta !