Bouleversant. C’est sans doute le mot qui définit le mieux l’expérience de jeu du très beau « Enterre-moi mon amour ». Le principe : vous êtes dans la peau de Madj, jeune homme syrien qui échange des textos avec Nour, sa femme, qui vient de quitter la Syrie avec l’espoir de rejoindre l’Europe.
Une fiction interactive sur téléphone
Inspiré par le long format publié par LeMonde.fr en début d’année, qui retrace le voyage d’une migrante syrienne à travers son fil Whatsapp, ce jeu vidéo réalisé par The Pixel Hunt en collaboration avec Arte et Figs, plonge le joueur dans le quotidien de Nour, jeune syrienne de 27 ans, urgentiste à l’hôpital de Homs, qui tente de se rendre en Europe.
L’interface de jeu est celle d’une messagerie de type Whatsapp. Tout au long du périple de Nour, vous allez échanger avec elle, la conseiller, la rassurer. Dans la peau de son mari et guidé par des propositions de réponses suggérées par le jeu, vous êtes désormais inquiet et essayez au mieux de jongler entre l’expression de vos sentiments et votre envie de lui rendre le périple le moins inconfortable possible, autant que faire se peut.
En fonction de vos conseils et d’autres facteurs, le jeu pourra se finir de 19 façons différentes. L’objectif ici étant de montrer l’imprévisibilité d’un tel parcours.
Un sujet également traité en VR
Autre façon immersive de traiter le sujet de façon ludique, « Quand je suis parti » l’experience en réalitée augmentée créer par SMART VR FOR IMPACT, qui vous
Une expérience en (quasi) temps réel
Ce qui rend l’expérience immersive, c’est également la façon d’utiliser le temps. En effet, le jeu fonctionne « en temps réel« , mode dans lequel le temps qui passe est uniquement divisé par trois. Ainsi, si vous n’avez pas de nouvelles de Nour pendant 9h, il vous faudra patienter 3h avant de connaitre la suite de son périple. Des moments off qui laissent au joueur le temps de réfléchir, d’y penser, de s’inquiéter. Une façon de s’adapter au temps réel qu’on avait déjà pu trouer dans le jeu Mr Robot.
Bonne nouvelle toutefois pour les impatients : un autre mode de jeu plus classique est disponible également, mais il détruit un peu l’expérience de jeu.
Jeu de rôle et empathie
En prenant la place de son mari et en étant guidé dans leurs échanges, l’attachement à ces deux personnages et à leur relation est immédiat. On ne peut que sourire face à leurs échanges, leur humour, leurs petites chamailleries et leur complicité. On a envie de la rassurer, de l’aider à faire les bons choix et en même temps, la narration nous guide dans la peau d’un personnage inquiet, parfois jaloux dont le quotidien en Syrie n’est pas évident. Glissés dans tant d’intimité, l’empathie pour ces personnages ne fait que s’amplifier.
L’amour est donc au centre de ce jeu dont le nom « Enterre-moi mon amour » est le point de départ de l’histoire. C’est la traduction de l’expression arabe signifiant « ne meurt pas avant moi » utilisée comme on dirait « prends soin de toi » en français.
La réalité virtuelle, un autre levier pour développer l’empathie sur le sujet
Dans un autre style, avec d’autres mécaniques mais traitant du même sujet, smartVR for impact a créé il y a quelques mois Quand je suis parti, expérience immersive efficace qui vous plonge au milieu de la mer Egée où vous devraient nager, diriger le moteur d’un bateau etc. Tout comme Enterre-moi mon amour, c’est l’empathie du joueur qui est recherchée, suscitée.
Le jeu, une machine à développer l’empathie ?
Pour en savoir plus :
Découvrez le site web du jeu « Enterre-moi mon amour »
Découvrir « Quand je suis parti » de SMART VR for impact
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